29/10/2012

Hollywood / Halloween

(Photo: Archives Société Radio-Canada)

 (Photo: Christiane Valcourt / La vie en rose)

(Photo: Linda Boucher / Pop Rock Montréal)

(Photo: Bernard Brault)

(Photo: Inconnu / La liste postale de Diane Dufresne)

Ci-dessus, quelques photos des spectacles Hollywood / Halloween présentés au Forum de Montréal les 28 et 29 octobre 1982. Et ci-dessous, "En écoutant Elton John", chanson mystérieusement coupée lors du montage du DVD:



Contrairement à la croyance populaire, Diane ne s'éclipsa pas tout de suite après le Forum. En effet, elle effectua ensuite une mini tournée québécoise qui passa entre autres par Québec le 7 novembre et par Chicoutimi le 8 avant de se terminer à Baie Comeau. L'ancien site officiel de Diane mentionnait que les deux spectacles au Forum avaient été combinés lors de la tournée. À quel point ce spectacle unique était-il fidèle aux deux concepts originaux? Mystère...

23/10/2012

Effusions


Sorti le 23 octobre 2007, Effusions fête aujourd'hui son 5e anniversaire. L'occasion idéale de se replonger dans l'univers de ce magnifique album, dont la richesse est toujours aussi impressionnante de multiples écoutes plus tard.
Entre l'album éponyme de 1997 et la fin du projet Kurt Weill en 2005, une première nouvelle chanson, "Mille et une nuits", fut d'abord dévoilée en supplément du DVD "En liberté conditionnelle". Ode aux victimes de la guerre, la chanson est un commentaire particulièrement poignant sur le conflit qui sévit en Irak:



Effusions connut plusieurs transformations avant de prendre sa forme finale. À l'origine, il devait s'agir d'un enregistrement du spectacle Plurielle, de 2006, dans lequel Diane interprétait plusieurs nouvelles compositions. "On a écouté les bandes sonores du spectacle pour voir si on pouvait en faire un album, mais Diane trouvait que cela manquait de lyrisme." (Richard Langevin, "Effusion de son", La Presse, 3 novembre 2007) 

"Le timing, la chanson populaire, ça ne m’intéresse vraiment plus, je suis "passée date" pour ça. Et c’est tant mieux…" (Entrer dans la lumière, Voir, 25 octobre 2007) L'album devait en fait s'appeler "Passé date". Lors des pré-commandes de l'album, c'est même le titre qui apparaissait sur le visuel présent sur les sites. Pied de nez à la vieillesse et choix artistique assumé: "J'avais choisi "Passé date", donc des vieux instruments, tous les instruments oubliés, tout ce qu'on veut pas montrer, tout ce qu'on veut pas entendre..." (Dominique Poirier en Direct, Radio-Canada, 27 décembre 2007)



(Photos: Martin Bouffard / Le Journal de Montréal)

Réalisé par Diane Dufresne elle-même, épaulée par Toby Gendron et sa fidèle complice Marie Bernard, Effusions compte une impressionnante liste de collaborateurs donnant chacun sa subtile couleur à l'ensemble. L'arrivée d'Alain Lefèvre viendra donner le ton et lier l'ensemble. "Moitié tourné vers l'intérieur (les chansons avec Lefèvre, qui parlent d'amour comme de folie), moitié vers l'extérieur (les chansons avec Cusson, qui parlent de la planète en péril et de l'Irak), ponctué par une chanson-manifeste sur l'importance de se conjuguer au présent (Passé date), Effusions est un véritable parcours du combattant, où l'humain est confronté d'abord à lui-même puis au monde. Une traversée à la fois exaltante et pénible, les effusions de sang succédant aux effusions de joie." (Velveeta, réglisse noire et grand art, Sylvain Cormier, Le Devoir, 20 octobre 2007)

(DD et Richard Langevin lors du lancement de l'album)

Effusions est également une expérience visuelle, comme le souligne sa pochette. Juxtaposant habilement les univers musicaux et picturaux de l'artiste, le livret présente des photos de spectacle et tableaux de Diane entremêlés, devenant de nouvelles oeuvres en soi. Suite au lancement de l'album, une exposition sera même présentée à la SAT (Société des Arts Technologiques de Montréal) du 7 novembre au 23 décembre, offrant au public une immersion totale dans le processus créatif de l'album, à travers installations vidéos, écrits, peintures et même correspondances de Diane.

(Photo: La Presse)

Pour terminer en beauté, une lecture incontournable: rescapé des archives de La Presse, J'ai douze chansons, maman de Marie-Christine Blais est un article précieux qui permet de lire les commentaires de Diane Dufresne elle-même sur chacune des chansons de l'album. 

18/10/2012

Tiens-toé ben j'arrive!


Cette semaine marque les 40 ans de la parution du légendaire premier album de Diane Dufresne, Tiens-toé ben j'arrive! Bien plus qu'un succès instantané (il s'écoulera à plus de 100 000 exemplaires et se classera en tête du palmarès québécois pendant 6 semaines), "Tiens toé ben j'arrive!" reste aujourd'hui une référence incontournable de la chanson francophone.


C'est au début de l'automne 1971 que Diane commence à travailler sur son premier album, en collaboration avec François Cousineau pour la musique et Marcel Lefebvre pour les paroles. A ce moment-là, ses ambitions semblent plus modestes: "Ce sont des chansons d'amour, simples et rythmées auxquelles je crois." (La Patrie, 19 septembre 1971)

Si le spectacle de Janis Joplin au Forum de Montréal en 1968 est l'élément déclencheur qui convainc Diane de trouver sa vraie voix, il faut attendre le retour de Luc Plamondon dans son entourage pour lui permettre de trouver le ton qui la mènera vers sa vraie voie. "Luc, je lui contais quand même ma vie, il était très près de moi. Quand il écrivait à cette époque, on se voyait tout le temps, c’était comme vivre ensemble…Luc me suivait comme ça quelque part à la trace, au cœur, à l’âme, il voyait beaucoup mon émotion, il voyait ma vie avec François…" (Folie Douce, Radio-Canada, 2003)

Rapidement, "Tiens-toé ben j'arrive!" prend forme grâce à la combinaison des talents du trio (au final, seul le Buzz de Marcel Lefebvre sera retenu). En plein été 1972, "J'ai rencontré l'homme de ma vie" prépare le terrain pour la venue de la tornade de l'automne.

Véritable bombe, l'album présente au Québec sa première vraie rockeuse, une femme-cartoon qui va révolutionner le paysage du show-business. Le titre, mi-avertissement, mi-invitation, ne laisse aucun doute: Diane s'est trouvée et peut enfin déployer ses ailes pour exprimer tout ce qu'elle a de plus grand en elle. 


"Il n'y a pas eu de transformation. J'ai tout simplement décidé de chanter ce que j'étais depuis toujours. C'est avant que je me transformais. J'étais toute pognée dans mes chansons de films, mes chansons françaises. Là, j'sus folle sur la scène comme j'sus folle dans vie, chez moi, avec mes amis." (Québec-Presse, 3 décembre 1972)

04/10/2012

Un feu d'artifice infini


"J'y mettrai toute mon émotion, mais il faut que les gens embarquent. Il faut que les gens participent. Je voudrais qu'ils aillent, eux aussi, au bout de leur folie. Si le monde n'a pas besoin de ça, je n'ai plus qu'à m'en aller." (Un triomphe pour la belle grande folle!, La Presse, 5 octobre 1978)

Quelques jours avant la première du spectacle "Comme un film de Fellini", Diane Dufresne ne sait pas comment le public répondra à son appel de "vivre enfin ses fantasmes et ses folies", mais elle souhaite une grande fête colorée où chacun saura trouver sa place: "Fellini a toujours été pour moi le cinéaste de l'émotion, du surplus de vie et de création, avec ses premiers films surtout. Je voudrais que les gens viennent au show dans cet état d'esprit." ("Que chacun vive enfin ses folies", Le Devoir, 19 septembre 1978)

(Photo: Echos-Vedettes)

Son appel sera entendu: le soir de la première, le 4 octobre, le quartier latin de Montréal sera au coeur d'un véritable happening. La rue St-Denis sera bloquée pour accueillir une fanfare couvrant à peine l'enthousiasme du public paré de ses plus belles couleurs. Grâce à celui-ci, le show aura d'abord lieu dans la rue, véritable frénésie avant que Diane n'entre en scène et en mette plein la vue. Apothéose d'un show ayant évolué de Paris à Montréal, de l'Outremont à l'Elysée Montmartre, "Comme un film de Fellini" présentera une Diane Dufresne au sommet de son art.
(Merci à Michel Gauthier)

Au final, le spectacle ne sera pas le succès populaire espéré, mais il rencontrera définitivement son public, ce qui est sans doute beaucoup plus précieux. Fellini représentera à jamais le rêve, l'happening qui aura permis à Diane de cimenter sa réputation de créatrice de magie, sur scène et dans la salle.

Il n'existe tragiquement aucune captation de ce spectacle mythique, mais quelques vidéos de l'époque peuvent nous permettre d'imaginer à quoi ressemblait l'énergie de cette grande fête. Ci-dessus, une prestation de Diane à la télé française où elle porte l'un des magnifiques costumes créés spécialement pour le show par George Lévesque: